Le péché originel

Je veux vous partager mes réflexions suite à la lecture de la parasha de la semaine.

Dans la parasha Bereshit (Genèse 1:1-6:8), Adam et Eve ont transgressé le commandement de ne pas manger de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal. La conséquence est qu’ils ont été chassés du Jardin d’Éden et que la femme enfante dans la douleur et que l’être humain peinera à labourer la terre pour sa subsistance. Nous avons tous entendu parler de la doctrine du péché originel qui est enseignée dans le dogme du christianisme. Mais selon la tradition juive elle n’est pas catégorisé comme étant le ou un péché originel. Rab Tovia Singer affirme ceci : « Le terme « péché originel » est inconnu dans les Écritures juives, et cet enseignement de l’Église sur cette doctrine est contradictoire aux principes fondamentaux de la Torah et de ses prophètes. » (voir son site: https://outreachjudaism.org/original-sin/)

Nos actions n’ont de répercussion que sur nous et ceux qui nous entourent et n’ont pas de conséquence sur toute l’humanité. Adam et Eve ont eue leur propre conséquence et comment cela « infecterait-il » leur enfant par la suite? Leur mauvais choix n’a pas laissé de tache indélébile sur leurs enfants ou ceux-ci ne sont pas prisonniers d’un péché ingouvernable. Dieu affirme à Caîn suite à son sacrifice non agréé:

« Pourquoi cela te brûle-t-il, pourquoi tes faces sont-elles tombées? N’est-ce pas, que tu t’améliores à porter ou que tu ne t’améliores pas, à l’ouverture, la faute est tapie; à toi, sa passion. Toi gouverne-la. »

Gen 4:6-7

Donc, ici nous comprenons très bien que Dieu lui dit de contrôler son mauvais penchant. La Torah affirme de manière explicite que l’homme a la capacité de choisir librement le bien plutôt que le mal, la vie plutôt que la mort, et elle ne dissimule pas ce message dans les Écritures juives. Le Tout-Puissant ne nous a pas donné de désirs que nous ne pouvons pas gouverner ni de commandements que nous ne pouvons pas respecter. Au contraire, cette notion est clairement proclamée dans les célèbres enseignements de Moïse aux enfants d’Israël.

Moïse dans son dernier discours dans le Deutéronome 30:10-15 affirme:

« Oui, tu entendras la voix de YHVH-Adonaï, ton Elohim, pour garder ses mistvot, ses règles, écrites dans cet acte de la tora. Oui, tu retourneras vers YHVH-Adonaï, ton Elohim, de tout ton coeur et de tout ton être. Oui, cet ordre que je t’ordonne, moi-même, aujourd’hui n’est pas extraordinaire pour toi, il n’est pas lointain. Il n’est pas dans les ciels pour dire:  » Qui montera pour nous aux ciels? Qui le prendra pour nous et nous le fera entendre pour que nous le fassions? » Il n’est pas au-delà de la mer, pour dire: « Qui passera pour nous au-delà de la mer, le prendra pour nous, nous le fera entendre pour que nous le fassions? » Oui, elle est fort proche de toi, la parole, sur ta bouche et dans ton coeur pour la faire. Vois! J’ai donné en face de toi, aujourd’hui, la vie et le bien, la mort et le mal. …Choisis la vie afin que tu vives, toi et ta semence,…

Je comprends par cela que la Torah déclare sans ambiguïté que l’homme possède une capacité extraordinaire à rester fidèle à Dieu. Comment certaines personnes peuvent-elles soutenir que les commandements de la Torah sont trop difficiles alors que la Torah déclare qu’ils ne sont « pas loin », « pas trop durs » et « vous pouvez le faire » ?

Regardons maintenant dans Romains 10:8, où Paul cite les paroles du Deutéronome 30:14. Cependant, à mesure qu’il se rapproche de la fin de ce verset, il s’arrête soigneusement juste avant la conclusion cruciale de la Torah, en omettant la partie restante de ce verset essentiel. Paul écrit :

Mais que dit-elle? ? « La parole est proche de toi, sur ta bouche et dans ton coeur » Cela, c’est la parole d’adhérence que nous proclamons.

Romains 10:8


Pourquoi Paul a méticuleusement omis les derniers mots de Deutéronome 30:14, à savoir « pour la faire » ? Car les puissants enseignements de ce passage remet en question tout ce que Paul prêche, le rendant potentiellement hérétique du point de vue des juifs de cette époque.

Cette citation incomplète et surprenante dans le Livre des Romains constitue un exemple de la capacité de Paul à manipuler les Écritures pour donner l’illusion que son message théologique était en accord avec les principes de la Torah. En excluant la dernière partie de ce verset, Paul a réussi à persuader ses lecteurs qui n’étaient pas versés dans l’écriture que ses enseignements étaient conformes aux enseignements de la Bible hébraïque.

Paul était principalement un enseignant au service d’une audience païenne qui n’avait aucune connaissance des Écritures juives, qui étaient alors les seules Écritures disponibles. En conséquence, ces gens ne disposaient pas des compétences nécessaires pour distinguer entre le véritable judaïsme et les altérations des Écritures. Ils étaient largement analphabètes en matière religieuse et, par conséquent, étaient facilement influençables, acceptant sans question tout ce que Paul écrivait. En réalité, tout au long du Nouveau Testament, ce sont principalement les juifs convertis au christianisme qui ont remis en question l’autorité de Paul, tandis que la communauté païenne n’a généralement pas soulevé de telles objections.

Néanmoins, il aurait été approprié d’informer Paul que ses enseignements sur le péché originel étaient inexacts, et que sa vision globale de l’humanité était dépourvue de fondement. En réalité, les Écritures juives ont régulièrement fait l’éloge de nombreux hommes de Dieu pour leur justice inébranlable.

Par exemple, la Bible déclare que des hommes comme Calev (Nombres 14 :24.) et le roi Josias (I Rois 22 :2.) ont été fidèles tout au long de leur vie. De plus, en raison de leur dévotion envers leur Créateur, Abraham et Daniel étaient l’objet de la chaleureuse affection du Tout-Puissant, qui se référait tendrement à Abraham comme à « mon ami » (Ésaïe 41 : 8.) et à Daniel, « bien-aimé ». (Daniel 9 :23 ; 10 :11 ; 10 :19.) Les Écritures témoignent de leur fidélité en raison de leur dévotion à Dieu et de leur obéissance inflexible à sa Torah.

La théorie non fondée de Paul concernant le péché originel ternit la réputation exemplaire de ces illustres hommes de Dieu et de bien d’autres encore. En outre, les personnes doivent se questionner si qualifier toute la création humaine de Dieu de dépravée ne représente pas une offense envers le Créateur.

Par inadvertance, Luc a fait une erreur théologique significative qui a sérieusement remis en question les enseignements de Paul sur le péché originel. Dans le premier chapitre du Livre de Luc, l’évangéliste a tenté de présenter Elizabeth, la cousine de Marie, et son mari Zacharie, comme les parents vertueux de Jean-Baptiste. Cependant, dans son empressement à dépeindre la mère et le père du baptiseur comme des saints, Luc a écrit :

Tous deux sont des justes, intègres, en face d’Elohim; ils vont, sans reproches, dans toutes les mistvot et les institutions de YHVH-Adonaï.

Luc 1:6

Je me pose donc la question la croyance au péché originel de Paul est-il contraire à l’enseignement de Luc? Il semble y avoir 2 courants de pensées dans le Nouveau Testament, l’enseignement de Paul dans toutes ses lettres aux Églises et les 4 évangiles (et actes des apôtres) qui sont arrivées après ses lettres.

Je pense que l’affirmation de Luc selon laquelle ce couple a observé « tous les commandements du Seigneur » entre en conflit direct avec l’enseignement fondamental de Paul, qui affirme que personne n’est capable de respecter les mitsvot de la Torah. En effet, du point de vue de la théologie chrétienne, l’idée selon laquelle Zacharie et Elizabeth étaient sans péché, telle que présentée par Luc, est difficilement soutenable. Il est clair que, dans le but de décrire les parents de Jean-Baptiste comme saints, de la même manière que leur cousine Marie est représentée dans le même Évangile, Luc semble avoir abandonné la théologie chrétienne et semble avoir modifié son récit pour présenter Zacharie et Elizabeth comme étant sans péché.

J’ai remarqué que l’idée selon laquelle le salut de l’homme dépend de l’immersion dans l’eau ou du pardon par le sang humain est absente des Écritures juives. Cependant, le Tout-Puissant expose clairement son plan souverain pour son peuple de l’alliance lorsqu’il déclare : « Voyez, j’ai mis aujourd’hui devant vous la vie et le bien, la mort et le mal » (Deutéronome 30:15). Mais qu’entend-on par cette « vie » et ce « bien » selon la Torah ? Les missionnaires insistent sur la conversion des Juifs au christianisme et sur la croyance en un Messie crucifié pour le salut. Cependant, la Torah ne va pas dans ce sens. À travers la Bible hébraïque, le Tout-Puissant affirme sans ambiguïté que les enfants d’Israël doivent se rapprocher de lui avec un amour fervent et observer fidèlement ses commandements. C’est le souhait du Créateur.

Abraham, le père de la nation juive, est resté extrêmement fidèle aux commandements de Dieu et, par conséquent, la Torah considère notre premier patriarche comme le paradigme de la fidélité. Une croyance sans action est fumée. Une question se pose donc: Est-ce que les actions par elles-mêmes se suffisent ?

sources: https://outreachjudaism.org/original-sin/

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