Dialogue entre les Chrétiens et les Juifs

Le temps du rapprochement entre Juifs et Chrétiens est venu sans vouloir convertir l’autre. Une collaboration est de mise et nous devons s’asseoir ensembles et scruter les Écritures sacrées (Torah, Tanakh). Je n’utilise plus le terme Ancien Testament et Nouveau Testament car cela correspond à une pensée subtile d’antisémitisme. Les promesses de YHVH-Adonaï (nom de Dieu) sont toujours actuelles et il n’abandonne pas ses promesses ni son peuple. Ce que Dieu donne, il le donne et ne retire pas ses promesses. La vocation juive ne peut être ni remplacée, ni récupérée, ni détournée, comme d’ailleurs toute vocation culturelle.

Adonaï Elohim est le Père de toute la terre, tous doivent se tourner vers lui et se mettre en marche sur le chemin de la vérité.

Le temps est arrivé où des chrétiens s’ouvrent à l’étude de l’hébreu des textes bibliques et de leurs commentaires juifs, du Talmud, du Midrach et même du Zohar. Le Talmud est aussi important que les Évangiles pour les chrétiens parce qu’après la destruction du Temple en 70, le peuple de Dieu (les Juifs) a écrit des interprétations des Écrits Sacrés pour survivre. Tous ces textes sont écrit pour la gloire d’Élohim (Dieu), pour se rapprocher de lui et laisser sa lumière briller en nous.

Le temps est venu pour se lier d’amitié avec les Juifs et par solidarité jeûner avec eux, prier toute la journée de Kippour et pourquoi pas aller visiter la Terre Sainte.

Le temps est venu pour les Juifs d’étudier sérieusement la spiritualité chrétienne et trouver dans leurs écrits une leçon d’amour, de justice, de respect et de dignité humaine. Les chrétiens et les juifs doivent comprendre comment joindre l’identité juive de Jésus et l’acharnement de l’Église contre les Juifs. C’est peut-être de là que vient l’image méchante que les Apôtres donnent des pharisiens. Pourquoi vouloir rabaisser ceux-ci alors qu’ils valent autant que les Apôtres et les premiers chrétiens qui étaient probablement d’origine Essénienne.

Une grande question se pose alors : Les Juifs refusent-ils le Jésus de leur peuple ou celui de l’Église?

Le temps est venu d’étudier ensembles Juifs et Chrétiens les textes sacrés de la Torah et des textes évangéliques .  Nous sommes appelés à mieux se comprendre puisque tous deux se réclament du même Dieu et de la même histoire sainte.

Le temps est arrivé de l’étude des textes en commun par ceux qui y engagent leur existence et leur destinée et qui prennent le courage d’aborder les vrais problèmes en risquant, certes, la division et les affrontements. Ils n’hésitent pas à poser les questions radicales et à se dire les vérités et leurs convictions respectives, en face, en toute sincérité et en tout respect. C’est dans la clarté de l’irréductible différence que s’enracinent l’amour et la solidarité dont nous désirons témoigner les uns les autres.

N’avons-nous pas le même Père? Dieu peut-il être le même pour tous?

Nous devrions lire les écrits chrétiens à la lumière de la Torah des Hébreux et des Juifs. Cette méthode serait plus proche de la réalité.

« Nous nous donnons la possibilité de comprendre les faits et gestes de Jésus, ses rites, ses coutumes, la géographie où il se déplaçait, et le calendrier qu’il suivait. Nous y gagnons également sur le plan psychologique. C’est aux Juifs qu’il parlait et de telle façon qu’ils comprissent ce qu’il leur disait, dans leur langue, dans leur psychologie, dans leurs coutumes et dans leurs symboles. Quiconque ignore le sens concret que ces rites et ce langage avaient pour les contemporains de Jésus, ne peut prétendre comprendre les significations anciennes ou nouvelles, qu’il leur donnait.

Jésus parlait araméen et l’hébreu. C’est une erreur grossière de se livrer à l’interprétation de textes écrits par des Sémites, au moyen de langues et des Concepts indo-européens. Un terme, une expression n’ont de sens que par rapport à leur contexte linguistique, culturel et psychologique.

Jésus a-t-il voulu créer une nouvelle religion ou dire simplement au monde la loi d’amour et de justice révélée au Sinaï? Espérait-il confisquer la mission d’Israël pour la confier à une nouvelle communauté dirigée par les douze Apôtres, ou désirait-il rappeler à ses coreligionnaires leurs défaillances et leurs manquements aux devoirs afférents à leur élection? Nous voulons partager avec les chrétiens notre lecture juive des Évangiles, celle qui se présentait d’abord à l’esprit de Jésus et de ses Apôtres quand ils citaient la Torah à l’appui de leur enseignement, qu’ils l’aient admise ou qu’ils l’aient refusée. En somme Jésus et les Apôtres, en tant que Juifs, prirent la liberté, parfaitement légitime, d’interpréter leurs textes et de se relier à leur mémoire millénaire, afin d’en tirer des significations nouvelles pour les crises géographiques et historiques que leur communauté traversait.« 

Extrait du livre: En vérité je vous le dis, une lecture juive des évangiles, Armand Abécassis, p.23-28.

Conférence qui nous a touché sur le dialogue entre Juifs et Chrétiens:

« Où en sommes-nous dans le dialogue judéo-chrétien? » Conférence de Sonia Sarah Lipsyc (9 mars 2022): Audio ou Vidéo

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